# CA LMU 22 mai 2025 - Déclaration liminaire
Mesdames les administratrices, messieurs les administrateurs,
Pendant des mois, la FSU a alerté sur la situation alarmante de la trésorerie de LMU, notamment sur la période de juin-juillet 2025. Chose rare, notre organisation syndicale a été rejointe par Mme la rectrice, le 26 février dernier, car le point bas de juin laissait ==***"augurer la nécessité d'une surveillance accrue afin d'éviter un défaut de paiement des salaires au cours de l'exercice"***==.
Nous arrivons à ce moment charnière pour LMU et l'inquiétude légitime des personnels va croissant. Les informations transmises par la présidence lors de la rencontre entre les organisations syndicales représentatives et la nouvelle présidence, le 14 mai dernier, doivent mobiliser l'ensemble de la communauté de LMU, agents comme étudiant·es, car notre université se retrouve face à des enjeux réellement existentiels.
Si 3 universités sur 4 sont en difficulté financière en 2025, 2 sont au bord du précipice financier dont Le Mans Université. Cette situation n'est pas le fait de la malchance ou du hasard. C'est bien la mise en œuvre de la politique de fuite en avant budgétaire sans s'assurer de recettes suffisantes qui met aujourd'hui notre Université dans la tourmente.
Mais, à cette situation locale, s'ajoutent les mauvais coups à venir du gouvernement notamment via les COMP, que la FSU, dans cette instance avait qualifié de dispositif dangereux auquel il fallait s'opposer.
Or, le budget de l'État 2026 prévoit de nouvelles coupes budgétaires majeures à hauteur de 40 milliards d'euros et cela concerne notamment l'ESR. En effet, il est demandé à tous les ministères de proposer ==***« des mesures d’économies ambitieuses, fondées sur une interrogation systématique de la pertinence des interventions de l’État. »***===
Or, pour le MESR, cette « ambition » va passer par la mise en œuvre de COMP à 100% dès la rentrée 2026. Soit un pilotage des Universités décidé à 100% par le ministère.
Un financement « à la performance » sans moyens supplémentaires, alors que les besoins sont criants que ce soit :
- **pour les conditions d'étude et de vie d'un grand nombre d'étudiant·es (sur notre territoire notamment)**
et,
- **pour les salaires des agents et d'abord les catégories C et B... Sans oublier les catégories A.**
Nous avons déjà évoqué ici les Cités éducatives qui fonctionnent sur les mêmes principes et qui sont des machines à asservir les personnels par étranglement financiers et bureaucratique.
À l'obligation de moyens dévolue à l'État via l'impôt au sein d'une République démocratique et sociale se substitue une obligation de performance aux agents comme aux usager·ères.
C'est la mise en concurrence de toustes contre toustes dans une vision managériale de l'État qui serait devenu, par le seul désir du chantre du ruissellement, "la Startup Nation"...
***On voit outre-Atlantique où conduit une telle politique ne serait-ce que pour les Universités... Mais pas seulement !***
Or, la perspective assumée par le gouvernement, d’un enseignement supérieur inégalitaire à plusieurs vitesses est en passe de se concrétiser. Ce qui arrive et que nous dénonçons, est la mise en œuvre d'une vision court-termiste des missions de service public, via des élu·es obnubilé·es par une prétendue adéquation des formations aux besoins des seules entreprises ; limitant ainsi les universités à leur mission d’insertion professionnelle, au détriment des autres, dont notamment, ==***le « développement de la recherche, support nécessaire des formations dispensées, à la diffusion des connaissances dans leur diversité et à l'élévation du niveau scientifique, culturel et professionnel de la nation et des individus qui la composent[^note1]»***== tel que le stipule le code de l'Éducation.
**La FSU rappelle que LMU doit avoir les moyens humains, comme financiers de répondre aux missions de services publics qui sont les siennes :**
- **qu'il s'agisse de l'enseignement supérieur et donc de l'accompagnement des étudiant·es et de la prise en charge dans toutes les dimensions relevant de l'attention aux personnes,**
- **ou qu'il s'agisse de la recherche et des exigences liées à la diffusion de connaissances comme l'élévation du niveau scientifique de notre société.**
Face à cela, la FSU appelle à un profond changement de méthode, mettant le collectif, l'équité, la solidarité et la transparence au cœur des mesures et décisions qui seront présentées lors des instances de LMU dont le CA, en y associant les personnels, toutes et tous, dans la défense de l'intérêt de notre communauté universitaire et sociale.
C'est également en ce sens, que la FSU appelle toutes et tous les membres de LMU à défendre et poursuivre sa coopération avec l'Université d'Angers au sein de notre COMUE et propose qu'un vœu (que nous présenterons après le point qui lui est dédié) soit voté lors de ce CA. Nous y reviendrons.
**Pour terminer, la FSU souhaite, solennellement rappeler son attachement à une paix juste et durable tant en Ukraine, qu'au Soudan ou en Palestine...**
> *« Nous nous opposons fermement à l'extension des opérations militaires israéliennes à Gaza. ==***Le niveau de souffrance humaine à Gaza est intolérable.***== L'annonce faite hier par Israël d'autoriser l'entrée d'une quantité minimale de nourriture dans la bande de Gaza est tout à fait insuffisante. ==***Nous demandons au gouvernement israélien d'arrêter ses opérations militaires à Gaza et d'autoriser immédiatement l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.***== Cela doit inclure un engagement avec les Nations Unies pour assurer la reprise de l'acheminement de l'aide dans le respect du droit humanitaire. Nous demandons au Hamas de libérer immédiatement les derniers otages qu'il retient si cruellement depuis le 7 octobre 2023. »*
Ces propos, assurément wokistes, antisémites et islamogauchistes, ne sont ni les miens ou ceux d'Antonio Guterres, SG de l'ONU. Notez qu'ils sont parfaitement justes et mesurés face à l'horreur en cours. Ils sont ceux de M. Emmanuel Macron et des premiers ministres du Royaume-Uni et du Canada.
Comme quoi, tout arrive, mais trop tard... Puisque ce sont, à l'heure où je vous parle 14 000 nourrissons qui sont menacés de mourir de faim... Nous connaissons l'Extrême-droite et nous savons quelles horreurs elle commet : cela se passe en ce moment, sous nos yeux.
**[**Pour la FSU 72**](https://fsu72.fsu.fr)**,
**Julien Cristofoli**
Secrétaire Général Départemental
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> ***« Les atrocités criminelles commises le 7 octobre 2023 par le Hamas et d’autres groupes armés contre des Israélien·ne·s et des victimes d’autres nationalités, telles que les massacres et les prises d’otages, ne sauraient en aucun cas justifier le génocide des Palestiniens et Palestiniennes commis par Israël à Gaza. »***
>
> ***La jurisprudence internationale reconnaît qu’il n’est pas nécessaire que le responsable parvienne à détruire le groupe protégé, en tout ou en partie, pour que le crime de génocide soit établi. Le seul fait de commettre des actes interdits dans l’intention de parvenir à cette destruction est en soi suffisant.***
>
>[name=Amnesty International - [**Génocide à Gaza : Explications du travail d'enquête**](https://www.amnesty.lu/israel-tpo/genocide-a-gaza-explications-enquete/)] [color=yellow]
[^note1]:[**Code de l'éducation**](https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000042815070)